La société ouverte garde ses ennemis

Face à l’ignorance et aux émotions des citoyens, qui alimentent les faiblesses de nos démocraties et font le jeu des sociétés et des esprits fermés, Karl Popper a du fil à retordre.

 

«Critiquer la démocratie et les institutions démocratiques ne fait pas de vous leur ennemi, même si les démocrates que vous critiquez et les totalitaires qui espèrent profiter de la moindre désunion dans le camp démocratique vont tenter de vous présenter comme tel », écrit Karl Popper dans La Société ouverte et ses ennemis. Le titre de ce livre célèbre, écrit en Nouvelle-­Zélande pendant la Seconde Guerre mondiale, ­reprend celui du dernier chapitre du premier volume, d’où ce passage est tiré. Popper se réfère à l’héritage de Socrate critiquant la démocratie athénienne – que le philosophe ne condamnait pas pour autant : « La critique émise par Socrate était de nature démocratique, et du genre qui incarne la vie même de la démo­cratie. Les démocrates qui ne voient pas la différence entre une critique bienveillante et une critique hostile de la démocratie sont eux-mêmes imprégnés d’esprit totalitaire. » Accueillons donc avec bienveillance les critiques formulées par des démocrates à l’égard de nos démocraties actuelles. Un exemple est fourni dans ce numé...
LE LIVRE
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Against Democracy de Jason Brennan

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