Samuel Huntington a risqué le diagnostic d’un « choc des civilisations
» entre monde occidental et Islam. L’islamologue germanique Stefan
Weidner en propose le
Manuel. Sous la plume de cet ancien
étudiant à Damas, traducteur de Mahmoud Darwich, auteur de nombreux
essais et rédacteur en chef d’une publication qui vise au rapprochement
des deux cultures, ce titre est à prendre au second degré. Weidner
conteste la pertinence de la soi-disante opposition fondamentale entre
civilisations. Mais il ne tombe pas pour autant dans le travers
fréquent des partisans du dialogue interculturel, faire l’apologie du
monde musulman. L’auteur montre non seulement les préjugés à l’œuvre de
part et d’autre mais il met aussi en relief ceux qui concernent le
face-à-face en lui-même.
Trois éléments forts se dégagent de la lecture faite par Joseph Hanimann du
Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Premièrement, le monde musulman ne considère nullement le christianisme
comme un ennemi ; au contraire il déplore plutôt la déchristianisation
à laquelle il impute le relativisme moral qui serait rampant en
Occident. Deuxièmement, ce dernier ne débat pas avec le monde islamique
mais