Un palais des glaces idéologique

Cédant aux pressions communautaristes, de grands éditeurs choisissent des traducteurs en fonction non de leurs compétences mais de leur couleur de peau.

Cela fait plusieurs années qu’une déconstruction de toutes les dominations a été entreprise et qu’un monde culturel plus ouvert à la diversité – plus inclusif comme « déparle » la novlangue qui y prolifère – apparaît aussi souhaitable qu’inévitable. Or que constate-t-on avec toujours plus de tristesse et d’impuissance ? Un déluge croissant d’atteintes à la liberté d’expression et de lynchages provoquant la fermeture du débat dans un climat de pleutrerie générale. Cette réification de l’humain au nom de l’identité de genre, de race ou de sexualité a accouché d’un monstre nommé « cancel culture », et c’est une sacrée diablerie puisque la correction des inégalités via l’effacement des « oppresseurs » par les « opprimés » débouche sur une nouvelle oppression, de nouvelles injustices. Dernier exemple en date dans le domaine jusqu’ici préservé de la poésie : la polémique consécutive à l’éviction de deux traducteurs européens d’Amanda Gorman, la gracieuse poétesse afro-américaine qui accéda à la célébrité planétaire en déclamant l’un de ses ...

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