Une langue asséchée
Publié dans le magazine Books n° 57, septembre 2014.
Classique brésilien du siècle dernier, Vies arides dépeint la misère du Nordeste.
Publié en 1938, Vies arides est le chef-d’œuvre de Graciliano Ramos, figure majeure de la littérature brésilienne, que l’hebdomadaire Veja n’hésitait pas à qualifier de « génie des lettres » dans un numéro spécial consacré à l’écrivain en 2013. L’ouvrage retrace la vie d’une famille du Sertão, ce désert du Nordeste brésilien qui inspira tant de récits aux écrivains du pays, peuplé d’infortunés, nomades par nécessité, dont la vie se résume à une suite d’exils pour fuir la sécheresse et la famine.
« Vies arides est bien plus qu’une simple critique sociale des conditions de vie dans le Sertão », explique le critique littéraire Miguel Conde, cité par Veja. « Graciliano Ramos y montre, de façon magistrale, comme peu d’écrivains avant lui, comment l’expérience ...