Afin de mesurer l’effet de la crise de 1929 sur l’économie américaine, le statisticien Simon Kuznets élabore en 1934 un système de comptabilité nationale et conçoit un nouvel indicateur, le produit intérieur brut. Depuis, les économistes, et surtout les politiques ont les yeux rivés sur cet agrégat. C’est ce que leur reproche le journaliste David Pilling, responsable de la rubrique Afrique au
Financial Times. Dans
Growth Delusion, il s’en prend au « culte de la croissance » et de son indicateur de référence. « Le PIB est certes une construction curieuse qui peut induire en erreur les commentateurs et les décideurs, admet Howard Davies, président de la Royal Bank of Scotland, dans l’hebdomadaire britannique
New Statesman. Outre le fait qu’il soit difficile à calculer, il ne tient pas compte du travail non rémunéré ni de l’économie informelle et ne fait pas la différence entre les effets positifs et négatifs de la production. » Mais, poursuit le banquier, « si certaines des critiques de Pilling sont pertinentes, d’autres sont exagérées, et d’autres encore absurdes et hors sujet ». « La ...