Vivian Maier : le double négatif de Mary Poppins

C’était une immense « photographe de rues », mais seuls les enfants qu’elle gardait le savaient. Car les milliers de photos prises par Vivian Maier n’ont été mises au jour qu’après sa mort. L’ouvrage de Paulina Spucches donne vie, dans une explosion de couleurs, à cette femme rugueuse, restée volontairement dans l’ombre.

Comment parler d’une femme qui s’est peu livrée, qu’aucun journaliste n’a jamais interviewée ? Ses employeurs, qui la logeaient pourtant – elle s’occupait de leur progéniture –, n’avaient pas la moindre idée de ses occupations lorsqu’elle emmenait les enfants en promenade ou en pique-nique… Ils ignoraient qu’ils hébergeaient une géniale photographe.

Vivian Maier était une femme secrète. Elle n’était pas aimable – rugueuse, même, si l’on en croit les témoignages recueillis par la suite. Rien en elle de Mary Poppins. Elle exigeait que sa chambre dispose d’une serrure. Personne ne pouvait entrer dans son domaine, voir les appareils photo, dont le Rolleiflex qu’elle avait toujours à portée de main, s’étonner des rouleaux de pellicule par dizaines. De son vivant, personne n’a vu ses photos des passants des rues de New York et de Chicago, où elle a successivement vécu. Et pour cause : elle n’a jamais exposé ses clichés (certains n’étaient même pas développés), ceux-ci n’...

LE LIVRE
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Vivian Maier. À la surface d’un miroir de Paulina Spucches, Steinkis, 2021

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