Ces « monstres » qui nous ressemblent

Malgré la grande diversité des profils, les serial killers possèdent de nombreux traits communs à tous les êtres humains. Et s’ils ne faisaient que pousser à l’extrême des facultés aussi banales que la manipulation de l’image de soi, le cloisonnement des univers moraux ou la déshumanisation de l’ennemi ? Même leur supposée absence d’empathie ne résiste pas longtemps à l’analyse.


Ted Bundy, Florida Photographic Collection
Dans la culture populaire, les tueurs en série sont souvent présentés comme des « monstres », des « incarnations du mal », n’ayant que peu, voire rien, en commun avec les êtres humains « normaux ». L’image est présente dans le titre du livre classique de Robert Ressler, Whoever Fights Monsters (« Chasseur de monstres ») (1) et dans celui de Carl Goldberg, Speaking With the Devil (« Parler avec le Diable ») (2). C’est aussi le message du film Monster (2003), qui met en scène le cas d’Aileen Wuornos. Cette représentation est renforcée par l’extrême attention que portent les médias aux crimes atroces qui donnent lieu à un sacrifice humain de caractère satanique, des sévices sexuels sur enfants, des actes de cannibalisme ou de nécrophilie. La littérature professionnelle va dans le même sens. Chercheurs et auteurs d’ouvrages savants insistent sur des traits jugés propres aux tueurs en série sadiques, en particulier leur manque d’empathie pour la souffrance physique et morale de leurs victimes, leur absence de remords et le soin mis à manipuler l’image qu’ils donnent d’eux-mêmes afin de maximiser leur ...
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Assassinat extrême de Ces « monstres » qui nous ressemblent, Sage

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