Un « miracle » opportun
Publié dans le magazine Books n° 41, mars 2013.
En 1949, un prodige inexpliqué a lieu dans une église de village, près de Prague. Le régime communiste en profite pour torturer le prêtre à mort et déclencher une campagne anticatholique.
Dimanche 11 décembre 1949, c’est jour de messe à Cihošt, un village situé à 100 kilomètres à l’est de Prague. Le père Josef Toufar est en plein sermon lorsque, sur l’autel, un crucifix commence à bouger, une fois, deux fois, puis trois, avant de s’immobiliser, étrangement incliné. Très vite, la nouvelle du « miracle » se répand ; le village est assailli de curieux. Désireux de détourner le peuple de la religion, les communistes s’énervent. Fin janvier, Josef Toufar est jeté en prison et on l’oblige sous la torture à avouer qu’il est l’auteur de la supercherie. À moitié mort, il est conduit sur les lieux pour participer à une reconstitution filmée destinée à la propagande officielle. Il meurt des suites de ses blessures à 47 ans, le 25 février 1950, deux ans exactement après la prise de pouvoir des communistes en Tchécoslovaquie.
L’histoire de ce martyr est connue dans le...