La banlieue huppée brûle aussi

Dans une paisible cité-jardin, l’arrivée d’une locataire bohème met le feu aux poudres. Les lecteurs adorent ce roman où le rêve américain vire au cauchemar.

Succès de librairie depuis sa sortie en septembre dernier, le deuxième ­roman de l’Américaine Celeste Ng aborde les questions qui fâchent avec une élégance ­quasi « victorienne », apprécie The New York Times. À l’instar de son premier livre, Tout ce qu’on ne s’est jamais dit (Sonatine, 2016), La Saison des feux traite « de race, de classe et de privilèges », résume l’auteure dans un entretien ­accor­dé au quotidien britannique The Guardian. ­Autant dire que ce best-­seller parle tout simplement de l’Amérique. Pas celle des ghettos urbains et des émeutes raciales, non, mais celle, apparemment idyllique, des banlieues verdoyantes – cette suburbia des classes aisées qui, avec ses jolies maisons, ses pelouses impeccablement entretenues et sa sociabilité codifiée, fait partie intégrante du rêve américain. Le charme romanesque opère parce que les lecteurs, pas dupes, se plaisent à voir le rêve bien ­ordonné se fissurer lentement puis voler en éclats. Dès les premières pages, la maison brûle. Elle appartient à ­Elena et Bill Richardson, couple de Blancs prospères qui, selon ...
LE LIVRE
LE LIVRE

La Saison des feux de Celeste Ng, Sonatine, 2018

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