Ce que ne nous disent pas les sciences cognitives

La religion est un produit dérivé de la sélection naturelle. L’architecture de notre esprit nous prédispose à croire aux facultés d’intervention d’êtres non observables. Tel est l’enseignement de la psychologie cognitive évolutionniste. Mais celle-ci ne nous dit rien de la diversité de nos croyances, ni de leur évolution culturelle.


Dans sa série Cimarron, le photographe Charles Fréger explore le syncrétisme et les rites païens des cultures sud-américaines. Ici à Saint-Laurent-du-Maroni, en Guyane française.

Qu’il ait lieu dans un séminaire ou au comptoir d’un bar, tout débat sur la religion a de bonnes chances de déraper, non seulement parce que nous n’avons pas tous les mêmes convictions religieuses, mais aussi parce que nous ne sommes pas d’accord sur ce qui relève ou non du domaine du religieux. Personne ne contestera que la liste doive inclure la grand-messe à Notre-Dame, les tapis de prière musulmans ou la coutume du « retournement des morts » (famadihana) chez les Merinas de Madagascar. Mais qu’en est-il des cérémonies d’initiation, de la vénération des stars (faut-il cloner Elvis ?), des mythes fondateurs, des mariages civils, des hymnes nationaux, des minutes de silence en mémoire des défunts, des porte-bonheur, talismans et autres amulettes, du tabou sur les fluides corporels, du spiritisme, de l’oniromancie, des danses de la pluie, des cadeaux de Noël, des serments et malédictions, des habitudes superstitieuses, de l’exaltation de la nature façon Wordsworth (ou de l’écologisme actuel), du respect confucéen de l’autorité, de la métaphysique néoplatonicienne, ...

LE LIVRE
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Et l’homme créa les dieux. Comment expliquer la religion de Pascal Boyer, Robert Laffont, 2001

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