Cendrillon, un conte de Venise

Ce n’est pas la tradition orale mais un auteur de la cité des Doges qui a mit en récit cette allégorie de la réussite.

Les contes de fées sont-ils vraiment issus de la tradition orale ? Certainement pas, affirme Ruth Bottigheimer, auteure d’une étude sur le sujet qui pulvérise les idées reçues en la matière. Elle montre ainsi comment les conditions socioéconomiques de la Venise du XVIe siècle ont donné naissance au « modèle Cendrillon » – celui d’une jeune fille pauvre accédant au mariage et à l’argent grâce à une intervention magique. A l’époque, le mariage entre nobles et roturiers était interdit ; et la région traversait une récession économique. Pour Bottigheimer, « l’environnement intellectuel était réceptif aux histoires où la magie facilitait l’ascension sociale d’une personne issue d’un milieu pauvre. » Ces contes s’inscrivaient dans l’imaginaire collectif d’une société en voie d’urbanisation où l’on rêvait de réussir. « Ce schéma narratif n’existait tout simplement pas avant 1550 », explique-t-elle dans une interview à la Chronicle of Higher Education citée par Alison Flood dans le Guardian. L’inventeur du conte de fée serait Giovanni Francesco Straparola, auteur des Nuits facétieuses, le recueil qui comprend la premiè...
LE LIVRE
LE LIVRE

Contes de fées : une nouvelle histoire de Cendrillon, un conte de Venise, State University of New York Press

SUR LE MÊME THÈME

Périscopes Donner corps à la faim
Périscopes Les esclaves oubliés d’Indonésie
Périscopes Tout le savoir de la forêt

Aussi dans
ce numéro de Books