Chroniques de Bahreïn
Publié dans le magazine Books n° 121, septembre-octobre 2022. Par Pauline Toulet.
L’Espagnol Emilio Sánchez Mediavilla a vécu deux ans dans une petite pétromonarchie du Golfe. Il décrit son quotidien d’expatrié dans une société frisant parfois la schizophrénie.

Connaissez-vous Bahreïn ? Probablement pas, de même qu’Emilio Sánchez Mediavilla n’avait jamais entendu parler de cette petite île du golfe Persique avant de s’y installer en 2014. « Bahreïn, écrit-il, est un endroit qui n’est ni le Qatar, ni Dubaï, ni Abu Dhabi, qui ne fait pas non plus partie des Émirats arabes unis, qui n’est pas davantage l’Arabie saoudite, ni aucun des aéroports du Moyen-Orient où tu as fait escale un jour que tu volais vers la Thaïlande. » Au lecteur qui aspirerait à une définition plus positive, on peut dire que Bahreïn est une île semi-désertique peuplée de 1,7 million d’habitants, reliée par un pont à l’Arabie saoudite. Ajoutons que le pays est à majorité chiite, mais qu’il est gouverné par une monarchie sunnite, et qu’il occupe la 167e place, sur 180, dans le classement mondial de la liberté de la presse.
C’est donc dans cette contrée pas franchement hospitalière que l’éditeur espagnol Emilio Sánchez Mediavilla a vécu ...