Classique – Nombriliste Érasme
Publié dans le magazine Books n° 31, avril 2012.
On célèbre l’illustre humaniste, mais on ne le lit plus. À juste titre ?
« Érasme fait partie des écrivains les moins lus parmi les plus illustres ou, si l’on préfère, des plus illustres parmi les moins lus », note Burkhard Müller dans le Süddeutsche Zeitung, à l’occasion de la parution d’une nouvelle édition de l’Éloge de la folie, son œuvre la plus célèbre. La figure du grand humaniste hollandais enthousiasme toujours : on en a fait l’un des pères de l’Europe et un programme d’échange universitaire porte son nom. Mais ses écrits sont, eux, tombés dans l’oubli… Ce décalage est-il justifié ? C’est assurément l’avis de Burkhard Müller. Pour le critique, Érasme a terriblement vieilli. Son style n’est qu’une pâle imitation de celui de Cicéron (un millénaire et demi après lui) et son livre « se regarde le nombril ; on dirait un homme qui ...