Contrepoint : Une expérience de pensée

« Si les Palestiniens s’inspiraient de Gandhi, ils cesseraient de considérer leur patriotisme comme une impasse religieuse ou nationale », écrit Sari Nusseibeh. Mais est-ce là plus qu’un vœu pieux ?

« Mais où est le Gandhi palestinien ? », se sont parfois exclamés des Juifs désespérés par l’impasse israélo-palestinienne. Quand Yasser Arafat était à la tête de l’OLP, en particulier, c’était un moyen de reprocher au leadership palestinien son refus de tout compromis et son recours à la violence. Mais cette rhétorique est aussi une manière de lever les bras au ciel, de dire que seule une personnalité charismatique douée d’une vertu miraculeuse pourrait aider le Moyen-Orient à sortir de l’impasse.

Derrière les reproches et la frustration, cette envie d’un Gandhi palestinien reflète le désir israélien d’être amené à faire la paix en y étant moralement obligé. Après tout, Gandhi a fini par chasser d’Inde les Britanniques, et l’on peut imaginer voir son équivalent palestinien obliger Israël à se retirer de Cisjordanie. La clé de ce rêve ...

LE LIVRE
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Quelle valeur accorder à un État palestinien ? de Sari Nusseibeh, Harvard University Press, 2011

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