Curés collabos

À l’heure où « les forces néofascistes dissimulent cyniquement leurs positions antisémites, antiroms et antidémocratiques sous plusieurs couches de symboles chrétiens », le livre de l’historien Miloslav Szabó apparaît « désa­gréablement ­actuel et nécessaire », estime son confrère Ivan Kamenec sur le site de la maison d’édition Slovart. Le candidat du Parti populaire Notre Slovaquie a beau avoir fait un score modeste à la présidentielle de mars (remportée par la libérale Zuzana Čaputová), l’extrême droite progresse. Et encense toujours la figure du père Jozef Tiso, qui obtint en 1939 l’indépendance de la Slovaquie (incorporée à la Tchécoslovaquie en 1918) en échange de l’asservissement au IIIe Reich. La collaboration du clergé pendant la Seconde Guerre mondiale est donc un sujet sensible dans un pays qui compte deux tiers de catholiques. « Depuis 1989, on préfère étudier la résistance au nazisme », explique l’auteur dans la revue Historický Časopis. Mais, selon Kamenec, l’ouvrage « ne s’attaque pas frontalement à l’Église » : Szabó se concentre avec « prudence » sur quelques personnalités de l’époque, ralliées à l’antisémitisme, à l’anticommunisme et au nationalisme.
LE LIVRE
LE LIVRE

Klérofašisti. Slovenskí knazi a pokušenie radikálnej politiky (1935-1945) de Miloslav Szabó, Slovart, 2019

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