Debussy le délicat

Aux yeux des critiques anglo-saxons, la musique du compositeur incarnait le summum du raffinement français.


© Centre Claude Debussy Saint-Germain-en-Laye Collection Dagli Orti / Aurimage

« Un artiste est un homme habitué au rêve et qui vit parmi les fantômes », confia Debussy à son éditeur. Ici en 1893, au piano, chez le compositeur Ernest Chausson.

Debussy est la quintessence de la musique française. J’entends par là que les qualités essentielles de sa musique, non seulement sa délicatesse sensuelle mais aussi son aversion pour […] les paroxysmes orgiaques de la musique allemande de la fin du xixe siècle, comme chez Wagner et Strauss, sont aussi considérées aujour­d’hui comme des qualités essentiellement “françaises”. » Voilà ce qu’écrit le jeune compositeur et chef d’orchestre américain Matthew Aucoin dans The New York Review of Books, à l’occasion du centenaire de la mort de Debussy (1918) et de la parution du livre du musicologue anglais Stephen Walsh Debussy: A painter in Sound. Comme en contrepoint venait le centième anniversaire de la naissance de Leonard Bernstein, une sorte de « photographie en négatif de Debussy », écrit Aucoin. Ce dernier incarnait « le raffinement indolent de la France fin de siècle, Bernstein l’impétueuse et assourdissante extraversion de l’Amérique du milieu du siècle suivant ». Mais, alors que l’anniversaire de Bernstein a donné lieu à « plus de 4 500 événements sur six continents », comme le dit un communiqué de presse, ­celui ...
LE LIVRE
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Debussy: A Painter in Sound de Stephen Walsh, Faber & Faber, 2018

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