Degas par lui-même

Edgar Degas n’était pas davantage l’érotomane misogyne que le patricien privilégié de la légende. La publication aux États-Unis de sa correspondance, dans une monumentale édition bilingue, permet de découvrir l’homme derrière l’artiste.


La Baignoire fait partie d’une série de pastels que Degas exécuta au cours des années 1880-1890 sur le thème de la femme à sa toilette. © Alamy

Edgar Degas était-il un vieux pervers ne peignant que des prostituées, des baigneuses dénudées et ces jeunes personnes aussi légères de corps que de mœurs, les danseuses ? Ou bien était-il un grand bourgeois limite aristo qu’un vif sentiment de culpabilité sociale incitait à focaliser son talent sur la classe des travailleurs ? Ces questions et bien d’autres semblent tarauder le monde anglo-saxon de l’art, à en juger par l’impressionnante quantité d’ouvrages en anglais consacrés au plus mystérieux des impressionnistes 1. Peut-être parce que Degas a passé quelques mois à La Nouvelle-Orléans. À moins que ce ne soit parce qu’il incarne les débuts de l’impressionnisme, auquel les Américains portent un vif intérêt, et les à-côtés de la (pas si) Belle Époque… Quoi qu’il en soit, la récente publication d’une édition bilingue de 1 240 lettres écrites par Degas dans les années 1850 et 1860 va permettre d’assouvir (partiellement) la curiosité des uns et des autres. Ce luxueux ouvrage bardé d’annotations, qui a coûté vingt ans de travail au ...

LE LIVRE
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The Letters of Edgar Degas de Theodore Reff, Wildenstein Plattner Institute, 2020

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