Doux rêves onusiens

En Afghanistan, en Afrique et ailleurs, les institutions internationales, ONU en tête, peinent à organiser la paix. Cet échec tient largement aux illusions des technocrates occidentaux sur les vertus des médications démocratiques.

L’élection présidentielle afghane d’août 2009, payée au prix fort, a ramené à la réalité les États-Unis et leurs alliés, les obligeant à reconsidérer leur promesse de bâtir un État moderne dans le pays. Après la chute des talibans, fin 2001, les exilés afghans et leurs soutiens étrangers imaginaient pouvoir oublier trente années d’aberration pour reprendre la marche naturelle vers la démocratie et le développement. La construction de l’État était capitale. L’autorité de la loi et des institutions remplacerait les troubles d’hier ; la reconstruction et la prospérité supplanteraient l’économie souterraine qui s’était épanouie au cours des années de guerre et d’anarchie. Huit ans plus tard, il ne s’est rien produit de tel. L’inquiétude suscitée par la résurgence militaire des talibans a masqué un échec autrement plus important : l’Afghanistan ne suit pas le scénario de la reconstruction. Ce n’est pas pour surprendre Graciana del Castillo. Ancienne senior economist au sein du cabinet du secrétaire général de l’ONU et spécialiste des pays en crise et sortant d’un conflit, ...
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Reconstruire les États déchirés par la guerre. Le défi de la reconstruction économique après un conflit de Doux rêves onusiens, Oxford University Press

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