En Inde des idoles peuvent intenter un procès

En Inde, les idoles, ces statues de forme humaine ou animale qui représentent les dieux hindous, possèdent la personnalité juridique. Si bien qu’elles peuvent revendiquer devant les tribunaux la propriété de terrains offerts par des croyants.


Les dieux hindous sont d’humeur procédurière ces temps-ci. Ram Lalla, avatar enfantin du dieu Rama, bataille en justice pour obtenir la propriété du terrain d’environ 1 hectare où se tenait auparavant la mosquée d’Ayodhya (1). Et à sa suite, des divinités de moindre envergure font une démonstration de force. Dans l’est du Rajasthan, l’idole du temple tout à fait quelconque dédié à Krishna, le ­Govind Dev Ji, s’est vu récemment attri­buer la propriété exclusive d’un terrain de près de 65 hectares. Une victoire remportée de surcroît face au fameux gourou Ramdev, qui convoitait la même parcelle pour son empire du yoga. L’État indien, qui expro­prie régulièrement ses citoyens pour construire de grands projets ­d’infrastructures, se montre complètement démuni face aux droits fonciers des divinités. Les idoles ont longtemps bénéficié du soutien des pouvoirs publics. En 1988, l’État indien avait porté plainte devant un tribunal britannique pour réclamer au nom du dieu Shiva le retour de la statue dite « Pathur Nataraja », exposée au ­British Museum. Et ce, au motif qu’« une idole demeure une ...
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Lives of Indian Images de Richard Davis, Princeton University Press, 1997

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