Le français a la cote

On trouve même des Américains pour l’apprendre. Et en faire la promotion.

Pourquoi un Américain irait-il apprendre le français aujourd’hui ? Par utilité ? Mieux vaudrait acquérir le mandarin, l’espagnol, le hindi, voire l’arabe. Pour faire plaisir à Emmanuel Macron, qui souhaiterait le voir devenir « la première langue de l’Afrique » ? Mais beaucoup considèrent la franco­phonie comme une hypocrite résurgence néocoloniale. D’abord, apprendre une deuxième langue est bon pour les neurones, et cela donne le sentiment de « boire l’eau d’une fontaine de jouvence », écrit William Alexander, auteur de « Mon flirt avec le français » (1). Mieux, cela oblige à se réinventer, suggère l’écrivain Ta-Nehisi Coates dans The Atlantic. En cours de langue, pas question d’« emporter son vieux moi avec soi ». D’accord, mais alors pourquoi le français, « la langue de ceux qui ont pillé Haïti », souligne Coates ? Parce que « le français est un jardin secret tandis que l’anglais, lui, est à tout le monde », répond Lauren Collins, la correspondante du New Yorker à Paris. Pour la romancière japonaise Minae Mizumura, apprendre le français est un acte de résistance contre la domination des États-Unis, même si leur langue ...
LE LIVRE
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Lost in French de Lauren Collins, Flammarion, 2017

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