François Hartog : « La lumière du futur s’en est allée »

Au cours des deux derniers siècles, l’idée du futur a éclairé le présent et le passé. Aujourd’hui, nous nous sommes installés dans un présent qui ne cesse de s’étendre au point de devenir sa propre lumière. Dans ce contexte inédit, le concept d’histoire a tendance à se dissoudre.

  François Hartog occupe la chaire d’historiographie antique et moderne à l’École des hautes en sciences sociales (EHESS). Il a notamment publié Régimes d’historicité. Présentisme et expériences du temps, Points Histoire, 2012 (Seuil, 2002).     Pourquoi la manière dont nous percevons le temps est-elle un sujet important ? Pour plusieurs raisons. On peut partir de ce qu’on observe chez les jeunes aujourd’hui. Nous avons été élevés avec des montres à cadran : une aiguille marquait les minutes, une autre marquait les heures, donc le temps, le temps qui passe. Ce temps-là, on le perçoit, on peut le mesurer. On s’y localise. A partir du moment où l’on n’a plus de montre de ce type, mais seulement un téléphone portable qui certes donne l’heure, mais l’heure instantanée, tout ce qui est durée disparaît. On est toujours au présent. Il est 9h22, il sera 9h24. Cette marche du temps que traduisaient, transposaient les aiguilles, ce temps linéaire… qui est un temps totalement fabriqué…   La mécanique de l’horloge… ...
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