Gaël de Guichen : « La plupart des objets importants ont simplement disparu »

Il faut restituer les objets qui ont été pillés par le colonisateur. Mais cela ne veut pas dire que toutes les œuvres d’art africaines doivent se retrouver en Afrique.


À Porto-Novo, dans le sud du Bénin (ex-Dahomey), l’École du patrimoine africain (ÉPA) forme la relève de personnel compétent pour les musées. © DR

Dans le débat sur la restitution des bronzes provenant du pillage du palais de Benin City, au Nigeria, surgit régulièrement la question de la capacité des Nigérians à conserver ces ob­jets dans de bonnes conditions. Qu’en pensez-vous ?

Dans les pays d’Afrique anglophone, la conservation des œuvres est plutôt bien organisée car les structures muséales laissées par les Anglais étaient et restent solides. Pour l’exemple, le Musée national de Nairobi, au Kenya, a de nombreux doctorants dans son personnel, alors qu’un musée d’Afrique subsaharienne francophone aura de la chance s’il en a un ou deux. De ce fait, les musées de ces derniers pays, mis à part le Sénégal ou le Mali, ne donnent aujourd’hui aux jeunes générations qu’une image très réduite du niveau de culture des générations précédentes.

D’où vous vient votre connaissance du sujet ?