Le symbole de la discorde : les bronzes du Bénin

Le pillage des trésors artistiques du royaume du Bénin par les troupes anglaises en 1897 continue de hanter la mémoire des élites nigérianes. Les milliers d’objets alors emportés se trouvent aujourd’hui dispersés dans les grands musées du monde riche. Faut-il restituer les « bronzes du Bénin » ? Un écrivain nigérian fait part de sa perplexité.


Après avoir incendié Benin City et détruit le palais royal lors d’une expédition punitive en 1897, les soldats britanniques ont pillé de nombreux objets d’art, dont des dizaines de défenses d’éléphant sculptées. © CPA Media Pte Ltd / Alamy

En février 1897, l’année du jubilé de diamant de la reine Victoria, un corps expéditionnaire britannique mettait à sac la cité ancienne de Benin City, dans le sud de l’actuel Nigeria. Les soldats de Sa Majesté poussèrent à l’exil Ovonramwen, l’oba [le souverain de l’ancien royaume du Bénin], et dérobèrent plus de 4 000 œuvres d’art connues sous le nom de « bronzes du Bénin ». L’assaut avait été donné à la suite du massacre de plusieurs membres d’une expédition britannique, qui avaient essayé de pénétrer dans le royaume l’année précédente. L’objectif de l’opération, dirigée par un consul honoraire britannique, était de rappeler à l’oba ses obligations, en vertu d’un nouveau traité qui autorisait la Royal Niger Company à détenir le monopole des échanges dans son vaste royaume, notamment pour le commerce de l’huile de palme. Plusieurs expéditions punitives avaient déjà été menées dans cette région qui deviendrait, quelques années plus tard, en 1900, le « protectorat » du Nigeria du Sud. ...

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The Brutish Museums: The Benin Bronzes, Colonial Violence and Cultural Restitution de Dan Hicks, Pluto Press, 2020

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