Hans et Monika
Publié dans le magazine Books n° 122, novembre-décembre. Par Baptiste Touverey.
Lui avait servi la propagande nazie, elle fut une figure flamboyante et tragique de l’extrême gauche sud-américaine. Un nouveau livre retrace les destins des Ertl, père et fille.
Voici « une histoire si incroyable qu’elle pourrait être tirée d’un roman de Thomas Pynchon : on y croise Leni Riefenstahl et Che Guevara, des nazis et des guérilleros, la jungle bolivienne et le sommet himalayen du Nanga Parbat, des caméras et des revolvers, Hambourg et Cuba », s’enthousiasme Alexander Cammann dans Die Zeit. Cette histoire, qui vient de faire l’objet d’un nouvel ouvrage remarqué outre-Rhin, c’est celle de Monika Ertl et de son père Hans.
Lui s’est installé en Bolivie après la guerre : en Allemagne, même s’il n’avait pas lui-même été nazi, il avait servi la propagande du régime en collaborant avec Leni Riefenstahl comme cameraman. C’est un pionnier du film documentaire. Elle est l’une des plus étonnantes figures de l’extrême gauche des années 1960 et 1970. Son principal fait d’armes : l’assassinat le 1er avril 1971 du consul général de Bolivie, Roberto Quintanilla, dans son bureau de Hambourg. Même ...