Juli Zeh boit la tasse
Publié dans le magazine Books n° 40, février 2013.
Une auteure connue pour ses interventions tous azimuts offre dans son dernier livre une fable sur l’isolement et le détachement du monde.
À trente-huit ans, Juli Zeh est une denrée rare outre-Rhin. Alors que la plupart des écrivains de sa génération ont choisi de se réfugier dans leur tour d’ivoire, elle intervient sur à peu près tous les sujets qui agitent l’opinion : depuis la Bosnie jusqu’à la crise de l’euro, en passant par l’avenir de la Bundeswehr… Rien d’étonnant, donc, à ce que, dès la cinquième phrase de son nouveau roman, il soit question de l’« insolvabilité des Grecs ».
Pour le reste, Nullzeit, qui s’est taillé un beau succès en Allemagne, offre à l’inverse une réflexion sur le détachement à l’égard du monde. Sven, le narrateur, est un Allemand qui s’est exilé dans une île des Canaries, où il gère un club de plongée. C’est sous l’eau qu’il cherche à satisfaire son désir...