La guerre perdue contre la cocaïne

Les tombereaux de dollars dépensés par les États-Unis pour lutter contre le trafic de cocaïne en provenance d’Amérique latine n’ont servi à rien : la demande et l’offre ont augmenté, la came est plus pure et son prix a baissé.

Tom Feiling connaît les statistiques. Au cours des trente-cinq dernières d’années, les États-Unis ont dépensé 500 milliards de dollars pour tenter de réduire la disponibilité et la pureté des drogues illicites, tout en augmentant leur prix. Pourtant, la cocaïne est plus pure et plus disponible que jamais et son prix a chuté de 50 % entre 1993 et 2003. Autrefois réservée aux très riches, elle s’est démocratisée. Le phénomène s’est traduit par une explosion de la demande et une explosion équivalente de l’offre. Rien, semble-t-il, ne peut arrêter le flot.

Mais il y a pire que les efforts pour détruire l’industrie de la cocaïne, ce sont les effets secondaires. Des milliers d’hectares de forêts tropicales latino-américaines ont disparu, anéanties par les épandages aériens ; la corruption financée par la drogue a infiltré les gouvernements d’Amérique latine et des Caraïbes ; des centres-villes ont été décimés et des centaines de milliers d’individus incarcérés pour rien. Et puis, il y a toute cette violence : assassinats, fusillades en voiture, atteintes aux ...
LE LIVRE
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La machine à poudre. Comment la cocaïne s’est emparée du monde de La guerre perdue contre la cocaïne, Penguin

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