Le cerveau, cet égoïste

Vous avez pris du poids ? Vous n’arrivez pas à suivre un régime ? Inutile de déplorer votre manque de volonté : le vrai responsable, c’est votre cerveau. Tel est du moins le point de vue du chercheur allemand Achim Peters, père de la théorie dite du « cerveau égoïste » (allusion au célèbre ouvrage de Richard Dawkins, Le Gène égoïste).

Vous avez pris du poids ? Vous n’arrivez pas à suivre un régime ? Inutile de déplorer votre manque de volonté : le vrai responsable, c’est votre cerveau. Tel est du moins le point de vue du chercheur allemand Achim Peters, père de la théorie dite du « cerveau égoïste » (allusion au célèbre ouvrage de Richard Dawkins, Le Gène égoïste). À ses yeux, notre matière grise se comporte en despote à l’égard du reste de notre corps. Ses besoins sont satisfaits en priorité et, parfois, au détriment des autres organes. Dans des conditions extrêmes, ces derniers peuvent s’atrophier jusqu’à 40 % ; le cerveau ne perd, lui, jamais plus de 2 % de sa masse. En période d’abondance, il s’avère tout aussi tyrannique : ses exigences en sucre – sa principale source d’énergie – ne tiennent pas compte de la prise de poids, voire de l’obésité qu’elles peuvent engendrer. La cause d’un tel fonctionnement tient au passé de notre espèce : le cerveau aurait pris de mauvaises habitudes à l’époque où l’homme était un chasseur-cueilleur en danger de mort permanent. Pour prélever davantage de sucre – qui lui permet de rester en état d’alerte –, il aurait appris à bloquer la production d’insuline, empêchant les muscles de bien absorber les glucoses. Comme le note le Zeit, « ce qui assurait à l’homme des cavernes un avantage face aux périls de la savane, se révèle un gros handicap aujourd’hui ». 

LE LIVRE
LE LIVRE

Le cerveau égoïste, Ullstein

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