Le cerveau de l’électeur

Les neurosciences commencent à s’intéresser aux comportements politiques. Structure de la personnalité et cerveau émotionnel sont passés au scanner. Mais la tentation de simplifier est forte. Le risque est de reléguer au second plan la réflexion sur l’amélioration du fonctionnement des démocraties.

Les hommes politiques ont recours à de nombreuses techniques pour garder leurs électeurs traditionnels, comme pour élargir leur audience. On ne s’étonnera donc pas de constater que les responsables des campagnes tentent de tirer profit de notre connaissance de plus en plus approfondie du fonctionnement du cerveau. The Political Brain, de Drew Westen, spécialiste de psychologie clinique et politique, s’appuie sur l’analyse du scanner cérébral de quinze militants démocrates et de quinze militants républicains, réalisé au cours du dernier mois, particulièrement passionné, de la campagne présidentielle de 2004. Le test consistait à projeter devant chacun d’entre eux des images de leur candidat favori, John Kerry et George W. Bush respectivement, en train de contredire son adversaire. Les sujets détectèrent les erreurs du représentant du parti opposé et celles d’intervenants neutres, mais furent incapables de repérer quand leur propre protégé mentait ou déformait les faits. La conclusion de l’auteur est, essentiellement, que « le cerveau politique est un cerveau émotionnel. Ce n’est pas une froide machine à calculer, en quête de décisions rationnelles fondées sur la justesse des faits, des ...
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Le cerveau politique de Le cerveau de l’électeur, Public Affairs

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