Les enfants transparents de Staline

Dans le roman pour la jeunesse de Ioulia Iakovleva, les murs ont des oreilles, les oiseaux parlent et les parents se volatilisent du jour au lendemain. Décrit comme un « conte noir », l’ouvrage rappelle que « le régime [stalinien] fut un immense crime contre les enfants », rapporte le site Takié Dela. Les héros, un frère et une sœur de 6 et 9 ans, ont été inspirés à l’auteure par son grand-père, dont la famille a disparu dans la Grande Terreur des années 1930. Après que leurs parents ont été enlevés par un terrifiant « corbeau » (une métaphore à peine voilée de ­Staline), les deux orphelins deviennent transparents : une façon de souligner le sort des enfants des « ennemis du peuple », que beaucoup feignaient, une fois leurs géniteurs arrêtés, de ne pas reconnaître, de peur que la répression ne s’abatte aussi sur eux et sur leurs familles.
LE LIVRE
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Les enfants du corbeau de Ioulia Iakovleva, Samokat, 2015

ARTICLE ISSU DU N°74

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