Les mots du deuil

« La lamentation, cette effusion lyrique de chagrin, est l’une des formes d’art les plus anciennes et les plus universelles », rappelle l’écrivaine Hope Wabuke sur le site de la radio publique américaine NPR. Un texte sumérien vieux de 4 000 ans, qui narre la destruction de la cité d’Our, en est la trace la plus ancienne. Avec son essai Notes on Grief, la célèbre romancière nigériane Chimamanda Ngozie Adichie s’inscrit dans cette longue tradition. Elle y raconte la mort, en juin 2020, de son père, l’universitaire émérite James Nwoye Adichie, à l’âge de 88 ans. Un deuil rendu d’autant plus douloureux par la distance imposée par la pandémie de Covid-19. Sous la plume d’Adichie, « l’expérience de la perte et du deuil devient viscérale », relève Hope Wabuke. Cette expérience se manifeste par une réaction physique violente et incontrôlable, comme « le besoin de pousser lors de l’accouchement » et cette sensation que « les mots ne suffisent plus à endiguer la montée des eaux du chagrin ». Face à la disparition d’un proche, écrit Adichie, « on ré...

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