Le revenu universel contre la marchandisation de la société

La valeur sociale du travail n’entretient qu’un lien éloigné avec sa rémunération, selon deux ouvrages récents. Moralité ? Il faut changer de regard sur l’économie.

« Nous vivons une épo­que improbable. Les robots vont peut-être prendre nos emplois. L’Arctique pourrait disparaître. Dans ce contexte, les défenseurs du revenu universel ont le vent en poupe », constate l’essayiste indien Akash Kapur dans le ­Financial Times. Dans un quotidien aussi peu porté sur l’utopie, il pose franchement la question : « Leurs rêves pourraient-ils ­devenir réalité ? » C’est que l’affaire devient ­sérieuse. La croissance économique se révèle destructrice pour l’environnement comme pour le tissu social, en raison des inégalités qu’elle génère : « La croyance en la panacée de la croissance est écornée », écrivent les chercheurs belges Philippe Van Parijs et Yannick Vanderborght dans leur nouvelle somme sur le revenu de base inconditionnel ­– après avoir publié, en 2005, L’Allocation universelle.

Des réformes modestes mais réalistes

Le revenu universel devrait selon eux être mis en pratique « progressivement, par le biais de réformes modestes mais réalistes ». Si Akash Kapur apprécie une « analyse approfondie », une « prose mesurée, souvent éclairante », les auteurs ne cachent pas ...
LE LIVRE
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Le Revenu de base inconditionnel. Une proposition radicale de Philippe Van Parijs et Yannick Vanderborght, La Découverte, 2019

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