Peut-on hiérarchiser les risques ?

Classer par ordre de probabilité ou de gravité les risques encourus par l’humanité est un exercice délicat. Les experts les plus chevronnés ne savent pas comment faire.


La prévision est difficile, surtout lorsqu’elle concerne l’avenir, avertissait Pierre Dac, fondateur de L’Os à moelle et inventeur du Schmilblick. La réciproque est vraie. Les catastrophes sont prévisibles, surtout rétrospectivement. Pierre Dac le savait. Il avait éprouvé dans sa chair les deux guerres mondiales. La première, qui fit plus de 18 millions de morts et l’épargna de justesse, était jugée peu plausible encore un an avant son déclen­chement.  La seconde était jugée impensable dix ans avant qu’elle se produise. Que nous réserve l’avenir ? Est-il envisageable d’apprécier sérieu­sement la probabilité que survienne une catastrophe ­majeure ? Tout dépend d’abord de ce que l’on entend par là. Dans un livre collectif publié voilà dix ans, son principal auteur, Nick ­Bostrom, met la barre très haut : il faut 10  millions de morts pour pouvoir parler de « catastrophe globale ». Dans la liste « très partielle » d’exemples qu’il propose, il inclut des événements aujourd’hui sortis de notre radar, comme la rébellion An Shi au VIIIe siècle. C’est ...
LE LIVRE
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Global Catastrophic Risks de Nick Bostrom et Milan M. Cirkovic, Oxford University Press, 2017

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