Simone Weil, une philosophe hantée par le sacrifice

Avant de mourir de la tuberculose et des contraintes qu’elle s’infligeait, Simone Weil enrageait de ne pouvoir se rendre en France occupée pour y faire le don de sa vie.

Voilà soixante-quinze ans, le 26 août 1943, le médecin légiste du sana­torium Grosvenor, un vaste édifice victorien situé dans la ville d’Ashford, à une centaine de kilo­mètres au sud-est de Londres, acheva l’examen d’une patiente décédée deux jours plus tôt. Il rédigea l’acte de décès : « Arrêt cardiaque dû à la dégénérescence du muscle cardiaque causée par la faim et une tuberculose. » Puis le constat clinique fait place à un jugement moral : « La défunte s’est tuée en refusant de manger alors que l’équilibre de son esprit était dérangé. » Le corps fut enterré au cimetière Bybrook, à Ashford. Sur sa tombe, une plaque gravée indique :

SIMONE WEIL 3 février 1909 24 août 1943

  La tombe, dont l’emplacement est signalé sur le plan du cime­tière, est devenue l’un des sites touristiques les plus visités d’Ashford. Pour tenir compte du flot incessant de visiteurs, une autre plaque en marbre explique que Simone Weil avait « rejoint le gouvernement provisoire français à Londres » et que « ses écrits l’ont consacrée comme l’...
LE LIVRE
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L’enracinement. Prélude à une déclaration des devoirs envers l’être humain de Simone Weil, Flammarion, 2014

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