Rancœurs taïwanaises

Dans Ancienne Capitale, l’écrivaine taïwanaise Chu T’ien-hsin choisit de s’adresser à elle-même à la deuxième personne. Profitant d’un contexte géopolitique tendu (1996 est l’année de la troisième crise du détroit de Taïwan), elle explore son rapport à l’île où elle est « née, [a] grandi, donné la vie, élevé [son] enfant et où [elle a] commencé à vieillir ». Aussi complexe que l’histoire du territoire, ce rapport est nourri par un fort sentiment de rancœur lié au rejet dont les continentaux font l’objet de la part des Taïwanais « de souche ». En définitive, comme l’écrit Liu Hsue-chen dans la Revue de littérature chinoise de Tunghai, « cette complexité reflète également l’espoir de l’auteure de voir le discours nationaliste s’ouvrir à d’autres voix ». 

Entre réflexion sur l’identité, récit de souvenirs d’enfance et d’adolescence, précis de botanique, flânerie littéraire et plongée quasi cinémato­graphique dans les rues de Taipei, <...

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Ancienne Capitale de Chu T’ien-hsin, Actes Sud, 2022

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