Redécouvrir Jean Prévost

L’Allemagne traduit enfin Jean Prévost, cet écrivain qui incarna la modernité littéraire de l’entre-deux-guerres, cassa le pouce d’Hemingway dans un mythique combat de boxe et mourut les armes à la main dans le Vercors.


©YVONNE CHEVALIER/ZULMA

Avec son visage doux et sa carrure athlétique, Jean Prévost tranchait avec son éditeur, le sévère et ascétique André Gide.

Il est temps d’en finir avec les préjugés et les clichés. Ceux d’une France sénile, pays du « un jour peut-être », où les horloges suivent un rythme différent – en général plus lent. C’est vrai : la France elle-même fait tout pour que nous la percevions comme l’antique bastion du bon goût et du raffinement européen, le dernier pays à porter haut l’étendard du savoir-vivre et du bon ton. Et, très sincèrement, nous l’aimons aussi pour cela. Mais, même sur la rive gauche du Rhin, cette image horripile un certain nombre d’artistes, d’intellectuels et d’écrivains depuis près d’un siècle. Un grand lifting eut ainsi lieu après la Première Guerre mondiale. Les iconoclastes les plus connus furent sans doute les surréalistes. Mais il y en eut d’autres. Tel ce Jean Prévost que, pendant longtemps, ses compatriotes eux-mêmes ont oublié et qui, depuis les années 1990, connaît une renaissance hésitante mais néanmoins tangible. Et voilà que les éditions Manesse ont entrepris de traduire et célébrer ...
LE LIVRE
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Le Sel sur la plaie de Jean Prévost, Zulma, 2009 (Gallimard, 1934, pour l'édition originale)

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