Aux sources du wahhabisme

Dans l’Arabie du XVIIIe siècle, le théologien Mohammed ben Abdelwahhab prêche un islam « revivifié » et s’attire les foudres des autorités religieuses. Jusqu’à sa rencontre avec Mohammed ibn Saoud, un seigneur local qui cherche à étendre son territoire. Leur alliance en 1744 donnera naissance à l’État saoudien.

Un jour aux alentours de 1741, alors que Louis XV était roi de France et qu’à Lille on se divertissait à la première représentation de la tragédie scabreuse de Voltaire, Le Fanatisme, ou Mahomet le prophète (une attaque contre l’Église catholique déguisée en satire du fondateur de l’islam), on aurait pu apercevoir une figure solitaire s’éloignant à pied du port animé de Bassora, sur le golfe Persique. Mohammed ben Abdelwahhab, descendant d’une vieille famille de religieux de la petite ville d’Ouyayna, à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Riyad, sur les terres arides du Nejd (le mot signifie « haut plateau »), dans le nord de l’Arabie, venait d’être expulsé par le souverain de Bassora à la demande de ses oulémas – les « érudits » qui faisaient fonction de gardiens de l’exactitude scripturaire. Le cheikh Mohammed avait scandalisé ces religieux qui se prévalaient d’un savoir théologique sur le Coran, son exégèse, la vie du prophète, ses actes et ses paroles tels qu’ils étaient transmis par le corpus des hadiths (les « traditions » de ces actes et paroles, relayés par une chaîne de ...
LE LIVRE
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L’Arabie des Saoud. Wahhabisme, violence et corruption de Malise Ruthven, La Fabrique, 2019

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