Sur Remarque, du nouveau

Thomas Mann et Bertolt ­Brecht le méprisaient. Le talent d’Erich Maria Remarque était pourtant ­indéniable. Pendant la Première Guerre mondiale, il n’avait passé que six semaines au front mais écrit À l’ouest, rien de nouveau, l’un des ­romans les plus marquants sur cette période – celui-là même qui allait assurer sa renommée mondiale. Nous découvrons à présent que ce noceur a aussi su décrire comme nul autre la vie des exilés allemands réduits à la misère outre-­Atlantique. Pourtant, il avait fui l’Allemagne nazie dans des conditions très confortables et, aux États-Unis, frayait avec le Tout-Hollywood, enchaînant les conquêtes (Marlene ­Dietrich, Greta Garbo…). Cette terre promise est son dernier roman ; il y travaillait quand il mourut en 1970. Un an plus tard, sa veuve, l’actrice Paulette ­Godard, en publia une mouture, qui présentait un avantage : elle avait une fin. Mais un gros défaut : le texte était mauvais. « Les critiques crurent que ­Remarque était devenu sénile », note Neal Ascherson dans la London ­Review of Books. La version que proposent les éditions Stock est inachevée, mais « ...
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Cette terre promise de Erich Maria Remarque, Stock, 2017

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