Syncrétique comme un juif

Les premiers siècles de l’histoire du judaïsme révèlent une croyance bien plus ouverte et protéiforme que ne le laisse supposer l’image éculée d’un peuple de parias sectaires.

L’histoire des juifs, c’est bien connu, n’a été qu’un long lamento, la tragédie d’un peuple dispersé, persécuté, ostracisé, coupé de tous… Faux, rétorque Simon Schama – du moins pour la période que couvre le premier volume de son étude, celle qui va de l’émergence des juifs en tant que peuple (1000 av. J.-C.) jusqu’à leur expulsion d’Espagne, en 1492. À partir de quelques événements, personnages-clés ou artefacts, Schama démontre que « les juifs n’étaient pas ce peuple à la piété rigide qui pratiquait l’autoségrégation… Au contraire, depuis le début de leur histoire et pendant des siècles, ils se sont mélangés avec les Cana­néens, les Égyptiens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les  Romains, les Arabes avant comme après l’islam et les chrétiens d’Europe », résume Judith Shulevitz dans le New York Times. Les juifs de l’Antiquité aimaient les arts et décoraient luxueusement leurs synagogues. Ils étaient plutôt libéraux et leurs femmes jouissaient d’un statut très enviable (elles pouvaient même être banquières !). Ils faisaient aussi preuve d’...
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L’Histoire des Juifs. Trouver les mots. De 1000 avant notre ère à 1492 de Simon Schama, Fayard, 2016

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