Trop humains

Dans le monachisme occidental, le goût de l’ascèse n’a jamais duré très longtemps.

Le monastère, synonyme de sérénité, de tranquillité ? Aujourd’hui peut-être, mais les débuts du monachisme occidental ont une histoire bien agitée, celle d’un mouvement ­tiraillé depuis l’origine entre deux attractions contraires : l’une vers l’inté­rio­rité, la solitude, l’ascèse, l’autre vers l’extérieur, le monde, le ­pouvoir. Dans un premier temps, au IIIe siècle, c’est l’option n° 1 qui prévaut. Lorsque le monachisme (de monos, « seul » en grec) prend naissance dans les déserts d’Égypte, de Syrie et de Judée, les ermites pratiquent en solitaire une nouvelle forme de martyre, l’« ascétisme compétitif », avec comme champion ès mortifications saint Siméon le Stylite, resté quarante-sept ans debout sur une colonne. Puis les anachorètes se regroupent en communautés ; et qui dit vie en commun (cénobitisme) dit obligatoirement règles. Au VIe siècle, l’Italien saint Benoît codifie la règle bénédictine, toujours en vigueur aujourd’hui – humaine mais sévère, avec jeûne, prières à toute heure du jour et de la nuit, silence, lectio divina, mais aussi ...
LE LIVRE
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Le Monachisme médiéval. Formes de vie religieuse en Europe occidentale au Moyen Âge de C. H. Lawrence, Les Belles Lettres, 2018

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