Ces tyrans qui prennent la plume

Lénine, Mao, Mussolini, Kadhafi, Saddam… Tous ont été attirés par la chose littéraire. Beaucoup se sont contentés d’ouvrages théoriques, mais certains se sont essayés à la poésie ou au roman.

Dictateur, un job à plein temps ? Pas forcément, à en juger par le nombre de despotes qui ont trouvé le temps de prendre la plume et de faire couler non seulement le sang mais des flots d’encre. Certaines de leurs œuvres ont même rivalisé avec les textes divins, du point de vue de leurs tirages comme de leurs conséquences pour l’humanité. Naguère, le dictateur-écrivain était mieux vu que le dictateur tout court (voir Frédéric le Grand). À l’ère moderne ce serait presque l’inverse. Lénine, Staline, Hitler, Mussolini, Atatürk, Salazar, Franco, Mao mais ­aussi Enver Hoxha, Fidel Castro, Leonid Brejnev, presque tous les tyrans d’Asie centrale, Nasser, Kadhafi, Ceaucescu, Saddam Hussein : ils ont tous multiplié ouvrages théoriques et Mémoires. Leur production est souvent phénoménale. Les œuvres complètes de Lénine totalisent 55 volumes et celles de Staline 68, le record toutes catégories confondues appar­tenant sans doute à Kim Il-sung et Kim Jong-il : à leur crédit, 4 000 volumes pour le père et 1 500 pour le fils, touchant à tous les sujets, de la philosophie au cinéma, de la fabrication du tofu à l’éducation des masses (plus ou moins 3 ...
LE LIVRE
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Dictator Literature de Daniel Kalder, Oneworld Publications, 2018

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