Un Américain dans la guerre d’Algérie

En 1956, Ted Morgan, né Sanche de Gramont, est appelé sous les drapeaux français. Il découvre, stupéfait, le bourbier algérois, les horreurs de la torture et du terrorisme, et les turpitudes de la IVe République.


©Gusman/Leemage

Algérie, vers 1960. Ted Morgan montre à quel point l'usage de la torture divise l'armée.

Nouvelle perspective, peu banale, sur la guerre d’Algérie : celle de Ted Morgan (un pseudo), jeune Franco-Américain de bonne famille, que l’armée française rattrape au début de 1956 alors qu’il est journaliste dans le Massachusetts. Par fidélité à la mémoire de son père, mort au combat, Ted obéit à l’appel sous les drapeaux ; mais, pour éviter l’Algérie, il choisit de devenir officier. En même temps, il écrit des notes, qui expriment sa stupéfaction de jeune Américain devant la France, sa lointaine patrie, embourbée dans la IVe République et le marasme algérien. « Le passé est imprévisible », avait bien raison de dire Françoise Sagan. Il se révèle ici consternant, à tous les points de vue. Première étape : l’école des sous-officiers, « d’une bouffonnerie insondable », puis celle des officiers, où tous cravachent dur pour sortir avec un classement leur permettant d’éviter une affectation algérienne. Pas Ted Morgan, qui se retrouve au printemps 1956 à Champlain, dans les collines au sud d’Alger, à la tête d’une section de Sénégalais qu’il doit, conformément au règlement, conduire ...
LE LIVRE
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Ma bataille d’Alger de Ted Morgan, Tallandier, 2016

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