Un tournant introspectif

La société japonaise est-elle en train de devenir plus individualiste ? C’est en tout cas le constat que l’on peut formuler au regard des livres plébiscités par les lecteurs nippons.


Dans un pays où l’on adore les classements en tout genre et les récompenses, on ne s’étonnera pas de trouver parmi les meilleures ventes de livres les œuvres lauréates des deux principaux prix littéraires – le prix Akutagawa et le prix Naoki. Que ce soit le roman de Takase Junko couronné par le premier ou le recueil de nouvelles de Kubo Misumi primé par le second, les deux ouvrages résonnent l’un comme l’autre avec les préoccupations des Japonais. Ces derniers se montrent beaucoup plus attentifs à leur bien-être personnel alors qu’il y a peu ils faisaient d’abord attention aux autres. Cette évolution fondamentale se retrouve dans l’œuvre de Takase, qui s’intéresse aux rapports entre trois employés issus de la même entreprise. La romancière s’est fait une spécialité de ces histoires où « les humains apparaissent comme effrayants », rappelle Asahi Shimbun, le second quotidien du Japon. Les cinq nouvelles de Kubo Misumi n’échappent pas non plus à la dégradation des rapports humains : ses protagonistes se trouvent dans des situations d’impuissance et ...

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