Une étoile montante

Qu’un romancier français écrive directement en anglais n’est pas chose fréquente. Jean-Christophe Valtat s’y est risqué avec Aurora, paru en août 2010. Il n’est pas non plus fréquent que le New Yorker consacre un article entièrement élogieux à un livre français traduit en anglais. Sous la signature de James Wood, le célèbre magazine lui a fait cet honneur en publiant une critique fouillée de son roman 03, paru en 2005 chez Gallimard...

Qu’un romancier français écrive directement en anglais n’est pas chose fréquente. Jean-Christophe Valtat s’y est risqué avec Aurora, paru en août 2010. Il n’est pas non plus fréquent que le New Yorker consacre un article entièrement élogieux à un livre français traduit en anglais. Sous la signature de James Wood, le célèbre magazine lui a fait cet honneur en publiant une critique fouillée de son roman 03, paru en 2005 chez Gallimard. Critique renommé, professeur de pratique de la critique littéraire à Harvard, Wood est tombé en admiration devant ce monologue de 80 pages écrit sans un passage à la ligne, admirablement traduit par Mitzi Angel. Le sujet est l’amour discret d’un adolescent désemparé pour une jeune fille arrêtée dans son développement mental, vue chaque jour à l’arrêt du bus. C’est un Bildungsroman (roman d’apprentissage), écrit avec « amertume et férocité ». Un morceau d’anthologie dénonçant les mythes de l’enfance et de l’adolescence, dans la veine d’un Thomas Bernhard au ton nietzschéen : « Risqué et ambitieux, bien qu’il ne donne pas le sentiment d’être expérimental. » Un roman de moraliste, un « concept sur pilotis », qui rappelle aussi à Wood Le Mythe de Sisyphe, d’Albert Camus.

LE LIVRE
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3, Gallimard

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