La ville majuscule

La tumultueuse histoire de Byzance, devenue Constantinople puis Istanbul, a inspiré un ouvrage aussi érudit que plaisant à lire.


© Historic Images / Alamy Stock Photo

Beaucoup rêvaient de s’emparer de Constantinople. Les croisés furent les premiers à vaincre ses remparts terrestres et maritimes, en 1204.

L'un des grands avantages d’avoir inventé l’histoire, comme l’ont fait les Grecs avec Hérodote et Thucydide, c’est qu’ils ont pu, dans leur récit des événements passés, se donner le beau rôle. Ainsi était-il évident pour eux que Byzance était leur création. Ils avaient compris les premiers ce qui saute aux yeux de n’importe quel visiteur actuel d’Istanbul : l’intérêt qu’il y avait à fonder une cité sur un site aussi exceptionnel, sur le Bosphore, au bord de la mer de Marmara, à l’extrême pointe de l’Europe et face à l’Asie, entre ces deux immenses mers intérieures que sont la Méditerranée et la mer Noire. Certes, leur lucidité ne fut pas immédiate, puisque, comme nous le raconte Hérodote, ils commencèrent par s’installer en face, sur la rive asiatique, à Chalcédoine. Celle-ci fut d’ailleurs surnommée « la ville des aveugles » : ses fondateurs n’avaient-ils pas « choisi [...] une situation désagréable lorsqu’il s’en présentait une plus belle » ? L’archéologie nous a appris depuis que le ...
LE LIVRE
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Istanbul. Le conte des trois cités de Bettany Hughes, traduit de l’anglais par Isabelle Taudière et Raymond Clarinard, Calmann-Lévy, 2020

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