Ville tortueuse contre cité radieuse

À l’heure des quartiers résidentiels fermés, le sociologue Richard Sennett défend la mixité sociale. Et montre que l’urbanisme a des effets politiques directs sur les habitants.


© Eric Garault / Albin Michel

L'homogénéité physique des lieux engendre et renforce leur homogénéité sociale et ethnique, déplore le sociologue américain Richard Sennett.

Vivre ensemble ? Menacé par la montée simultanée du populisme et des inégalités, ce bel idéal politique peut être abordé de façon plus concrète sous l’angle de l’urbanisme. C’est ce que fait Richard Sennett dans Bâtir et habiter, troisième volet d’une série inaugurée avec Ce que sait la main et Ensemble (parus chez Albin ­Michel en 2010 et 2014). L’hostilité croissante à l’égard des migrants de part et d’autre de l’Atlantique et la montée des tensions communautaires « de Jérusalem à Bombay » se traduisent ainsi, note le sociologue américain, par « la multiplication des quartiers résidentiels fermés (gated communities), l’une des formes d’urbanisme les plus en vogue ». L’urbaniste doit « s’oppo­ser » à cet isolationnisme social, estime-t-il, et « refuser de construire des ensembles fermés ». Le bâti (la « ville ») exerce une influence sur les usages des habitants, sur les liens qu’ils tissent ou non entre eux (la « cité »). Cet ouvrage érudit et flâneur, et toujours « stimulant », d’après le quotidien britannique <...
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Bâtir et habiter. Pour une éthique de la ville de Richard Sennett, Albin Michel, 2019

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