Le roman de l’amnésie volontaire
Publié dans le magazine Books n° 9, octobre 2009.
Le dernier livre de Mia Couto explore les non-dits d'un pays qui s'est réfugié dans l'oubli pour exorciser ses démons.
«Jesusalém », c’est le nom d’un bout de terre mozambicain imaginaire où Silvestre Vitalício, le personnage principal de ce roman, a trouvé refuge ; « Jesusalém », en écho à la ville sainte, union de « Jésus » et de « Além » (« l’Ailleurs », en portugais). C’est aussi le titre du dernier roman de l’écrivain mozambicain Mia Couto, figure majeure de la scène littéraire du pays.
Une « réflexion profonde, éloquente et émouvante sur le temps et la perte, sur la mémoire individuelle et historique de cette terre d’Afrique, sur l’oubli et la reconstruction des vies après les guerres et les rivalités de pouvoir », écrit Pires Laranjeira dans le Jornal de Letras de Lisbonne.
Dordalma (« Douleur de l’âme ») s’est suicidée après avoir été violée par des soldats. Le roman raconte la vie de ceux qui lui ont survécu et qu’elle a entraînés dans sa chute. Jesusalém représente le rêve fou de son veuf, qui a décidé de vivre en marge du monde et embarque ses deux fils dans un lieu ...