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    [post_content] => La démocratie est en danger… Cette affirmation est devenue courante et ceux qui pensent pouvoir la sauver sont légion. La documentariste et activiste américano-canadienne Astra Taylor, qui vient de publier Democracy May Not Exist, but We’ll Miss It When It’s Gone en fait certainement partie.

Face à cette démocratie en déclin, les citoyens ont plusieurs outils. Ils peuvent faire évoluer les institutions. Mais ce n’est pas de leurs réformes qu’Astra Taylor attend le plus, souligne le professeur de droit Randall Kennedy dans The New York Times. « Réaliste », la documentariste voit bien les limites des référendums et autres appels à la participation populaire, qui peuvent être détournés de leurs buts. Même le scrutin proportionnel, qu’elle appelle de ses vœux, ne constitue aucunement un rempart contre les extrémismes.

Les citoyens peuvent aussi user de leur droit de contestation. Mais, selon Taylor, aujourd’hui la société est conçue pour priver d’influence la plupart de ses membres en rendant leur vie précaire et vide de sens. « Le capitalisme est la menace n°1 pour la démocratie », assure-t-elle. La plupart des gens ne peuvent plus agir en citoyen, concentrés qu’ils sont sur la recherche de moyens de survivre.

Kennedy regrette qu’Astra Taylor ait tendance à « idéaliser le peuple ». « Democracy May Not Exist est un bon livre, et serait meilleur si elle avait répondu plus systématiquement à ceux qui nient le fait qu’une participation plus active des gens normaux à la politique est nécessaire à un monde meilleur. »

À lire aussi dans Books : Le capitalisme va-t-il tuer la démocratie ?, mai 2014.

[post_title] => « Le capitalisme est la menace n°1 pour la démocratie » [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => capitalisme-menace-democratie [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2019-07-16 19:55:26 [post_modified_gmt] => 2019-07-16 19:55:26 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=61644 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
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Dans plusieurs millénaires, quand nos lointains descendants découvriront les fûts de stockage de déchets radioactifs enfouis sous terre à quoi devineront-ils qu’il y a là matière à danger ? Quelle langue, quels signes comprendront alors les Terriens (s’il tant est qu'il en reste) ? L’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) s’est penchée sur la question. Des géologues, anthropologues, archéologues, artistes, astronomes, linguistes, éthiciens et autres spécialistes ont cherché une solution, en vain pour l’instant.

Géographie du sous-sol mondial

Notre rapport au sous-sol de notre planète sur la très longue durée est le sujet d’Underland, de Robert Macfarlane. L’écrivain et journaliste britannique, réputé pour ses écrits sur la nature et le paysage, a travaillé six ans à cette exploration de la géographie du sous-sol mondial. « Underland va de voyages éprouvants à travers des paysages souterrains de roches et de ruisseaux à des réflexions sur la vie enfouie des arbres, les glaces flottantes du Groenland et les catacombes de Paris, et à ce que l'humanité lègue à la postérité », résume l'écrivain britannique Colin Thubron dans The New York Review of Books.

Macfarlane a choisi de classer ses explorations du sous-sol mondial suivant les usages qui en sont faits. Culture après culture, générations après générations, les humains s’en servent pour conserver ce qui leur est précieux, extraire ce qui a de la valeur et cacher ce qui peut être nocif, « y compris les morts », souligne Adam Nicolson dans The Spectator.

Les usages du monde souterrain

En Slovénie, Macfarlane découvre dans une jolie forêt des monceaux de cadavres remontant aux combats entre fascistes et partisans pendant et juste après la Seconde Guerre mondiale. Dans le Yorkshire, il rejoint sous terre les physiciens qui cherchent la preuve de l’existence de la matière noire. En Italie, il entrevoit une rivière qui coule à plus de 300 mètres sous terre.

« Bien qu’il fasse la chronique dévastatrice des agressions que notre espèce fait subir à la planète, Underland va bien au-delà des lamentations habituelles d’un écologiste. Les perspectives visionnaires qu'il évoque suscitent un mélange d'exaltation, d’appréhension et d’enchantement. Underland pourrait bien être son chef-d’œuvre », ajoute Thubron.

[post_title] => Voyage dans les entrailles de la planète [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => voyage-entrailles-planete [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2019-09-11 12:39:08 [post_modified_gmt] => 2019-09-11 12:39:08 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=61387 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
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Les Polynésiens sont apparentés génétiquement aux peuples aborigènes de Taïwan. C’est de là que sont partis il y a plusieurs milliers d’années des navigateurs hors pair. Ils ont colonisé l’Indonésie avant d'essaimer dans tout le Pacifique Sud, d’atteindre l’île de Pâques aux alentours du Xe siècle et la Nouvelle-Zélande 300 ans plus tard. Pourquoi ces explorateurs n’ont-ils pas poursuivi leur périple ? Et pourquoi, au départ, ont-ils quitté le sud-est asiatique ?

Le peuplement de la Polynésie

L'Américano-australienne Christina Thompson, rédactrice en chef de la Harvard Review et mariée à un Maori, évoque ces deux pièces manquantes de l’histoire de la Polynésie dans Sea People. Mais son ouvrage n’est pas une histoire du peuplement de la Polynésie. Elle explore l’histoire de cette histoire : comment a-t-on découvert l’origine de ce peuple ? « Sea People est, au fond, un conte sur l’histoire du savoir : comment on l'acquiert, comment on le vérifie ou on le conteste et comment, surtout, il est façonné par les créateurs de savoir », note le journaliste Oliver Balch dans The Spectator.

Thompson adopte une démarche chronologique, de Magellan et de Cook jusqu’aux analyses ADN du XXIe siècle. Elle montre que, encore au XXe siècle, en raison de leurs préjugés, les Occidentaux doutaient des liens entre les populations des différentes îles. Comment ces hommes sans écriture et sans outils en fer auraient-ils réussi à se diriger dans l’immensité du Pacifique ? Pourtant toutes les informations nécessaires à la compréhension de cette tranche d’histoire mondiale étaient présentes dans l’histoire orale, les mythes et les savoir-faire ancestraux des habitants de la région.

Une langue commune

Les véritables héros du livre sont par conséquent les hommes qui ont réussi à franchir les barrières culturelles. Et le premier d’entre eux est Tupaia, un Polynésien originaire des îles Sous-Le-Vent qui, à l’été 1769, s’embarque sur le navire du capitaine Cook. Transmettant ses connaissances à l’explorateur britannique, il lui permet de « découvrir » d’autres îles du Pacifique et notamment l’Australie et la Nouvelle-Zélande. C’est surtout lui qui donne le premier indice d’une origine commune des peuples polynésiens en conversant sans peine avec les Maoris. Les deux peuples, séparés par des milliers de kilomètres d’océan, ont presque la même langue.

À lire aussi dans Books : 438 jours à la dérive, juillet-août 2016.

[post_title] => L'énigme polynésienne [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => enigme-polynesienne [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2019-09-11 13:09:52 [post_modified_gmt] => 2019-09-11 13:09:52 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=61385 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
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    [post_content] => En France comme ailleurs, les femmes sont plus susceptibles de mourir d’une crise cardiaque que les hommes. Le problème, c’est que beaucoup d’entre elles n’en reconnaissent pas les signes avant-coureurs, et leur médecin non plus. Les douleurs dans la poitrine et dans le bras gauche, ces symptômes « classiques », sont typiquement masculins. Une femme, elle aura, plutôt mal à l’estomac, le souffle court, des nausées.

Sexisme invisible

C’est ce constat qui a incité la journaliste et militante féministe britannique Caroline Criado Perez à écrire Invisible Women. Elle a passé trois ans à enquêter sur ce qu’elle appelle le « gender data gap », autrement dit la discrimination à l’égard des femmes dans les statistiques. Sa conclusion n’a rien de révolutionnaire : nous vivons dans un monde d’hommes, conçu par les hommes et pour les hommes. « Il ne s’agit pas d’un grand complot dirigé contre les femmes, explique-t-elle dans The Washington Post. Simplement d’une tendance à oublier l’existence de 51% de la population. » « Une partie des études que cite Criado Perez sont connues, d’autres sont stupéfiantes. Elle excelle à faire le lien entre toutes, en montrant que l’antipathie présumée des femmes politiques, l’absence d’études sur les douleurs menstruelles ou les contractions de l’accouchement et même ces satanés smartphones trop grands pour des mains féminines dérivent du même problème », écrit la journaliste Sophie McBain, dans l’hebdomadaire britannique New Statesman.

Données partiales

« Et le problème risque de s’aggraver, ajoute-t-elle. Avec l’essor des mégadonnées et de l’intelligence artificielle, les algorithmes perpétuent les partis pris sexistes, alors que nous pensons qu’ils sont objectifs. » Pour commencer à réparer les dégâts, Criado Perez recommande la systématisation de la collecte et de l’utilisation des données genrées dans les études.   À lire aussi dans Books: Un monde résolument masculin, mai-juin 2018. [post_title] => Le sexisme des données [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => sexisme-donnees [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2019-05-16 12:17:24 [post_modified_gmt] => 2019-05-16 12:17:24 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=59269 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
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Santiago Lorenzo s’est d’abord fait connaître en tant que réalisateur, notamment grâce à Mamá es boba (« Maman est bête », 1999), devenu un film culte en Espagne. Puis il s’est tourné vers l’écriture avec un certain bonheur, puisque ses trois premiers romans comiques ont séduit un lectorat chaque fois plus nombreux. L’engouement suscité par son dernier livre, Los asquerosos, achève de le consacrer en tant qu’écrivain.

Anti-modernité joyeuse

Vu la trame assez minimaliste du récit, ce succès peut surprendre. Manuel, le protagoniste du roman, vit à Madrid où, comme beaucoup de jeunes de sa génération, il peine à trouver du travail. Un jour il blesse avec un tournevis un CRS qui l’avait molesté. Épouvanté à l’idée de l’avoir peut-être tué, Manuel décide de fuir la capitale. Il s’installe dans un petit village au milieu du désert castillan, où il apprend à vivre dans la solitude et l’ascétisme. Il retape une vieille maison, cultive son jardin et découvre que ses besoins sont modestes. Ni la technologie, ni la consommation, ni l’effervescence citadine ne lui manquent. Lorenzo tisse le récit d’une anti-modernité joyeuse qui se transforme progressivement en une interrogation sur nos modes de vie contemporains.

 

Si Los asquerosos a tant séduit les lecteurs espagnols, c’est que le roman ne se présente « pas seulement comme un plaidoyer humoristique en faveur de la solitude, mais comme une critique féroce du mercantilisme, de l’enfumage politique et social, du déferlement de l’idiotie […] et de l’intolérance à l’égard de tout ce qui est différent », relève le romancier Carlos Zanón dans Babelia, le supplément culturel du quotidien El País.

Frugalité choisie

Mais Manuel ne va pas pouvoir vivre longtemps dans une tranquille béatitude. Sa solitude est troublée par ceux qu’ils appellent les « campagnards du dimanche », ces familles bruyantes et vulgaires qui viennent se mettre au vert le temps du week-end. Avec un humour corrosif, Lorenzo dépeint l’engouement imbécile de ces citadins qui espèrent trouver dans la nature un remède à leur vie professionnelle stressante. À quoi les repère-t-on ? Ils mettent « des moustiquaires aux fenêtres pour que la campagne ne pénètre pas dans la maison de campagne », ironise le narrateur. Une observation de première main, puisque le romancier vit lui-même en autarcie dans un hameau de seize habitants, à une centaine de kilomètres de Madrid. « Je parle de l’austérité choisie, pas de celle qu’on nous a imposée pour sauver les banques. Cette austérité-là me donne des boutons. Mais l’austérité volontaire, c’est un loisir que je pratique beaucoup », confie Lorenzo au quotidien El Mundo.

 

À lire aussi dans Books : Dans le désert, novembre-décembre 2017

[post_title] => Éloge de la frugalité [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => eloge-de-frugalite [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2019-05-16 08:40:28 [post_modified_gmt] => 2019-05-16 08:40:28 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=58923 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
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« Les Arabes ont beau être obsédés par la pureté supposée de leur sang, ils constituent moins un peuple unique qu’un “brassage génétique et linguistique”, à l’image de leur langue extraordinairement riche, qui a évolué par à-coups à partir de langues existantes », note dans The Times le journaliste Justin Marozzi, à propos d’Arabs, de Tim Mackintosh-Smith.

 

Cet arabisant britannique consacre les premières pages de son histoire des Arabes à montrer que l’identité arabe a été forgée par une absence d’identité. Pendant la période pré-islamique, la péninsule arabique était peuplée de tribus éparses sous la menace constante des empires voisins.

Les Arabes avant Mahomet

La première référence à un peuple appelé « arabes » date du IXe siècle avant notre ère, 1 400 ans avant la naissance de Mahomet.

Les conquêtes du prophète et de ses successeurs, ainsi que le Coran, contribuent par la diffusion de la langue à unifier les Arabes. D’ailleurs, le Coran, premier ouvrage connu rédigé en arabe, n’est « pas seulement le texte sacré de l’islam, mais le texte fondateur de l’arabité », écrit Mackintosh-Smith.

Le totem de l'unité arabe

« Si les Arabes ont un empire aujourd’hui, c’est un empire linguistique », remarque l’historien Robert Irwin dans la Literary Review. Il voit dans l’ouvrage de Mackintosh-Smith une « réflexion très originale sur l’histoire arabe dans laquelle les connaissances étymologiques, les bribes de poésie et les anecdotes historiques (dont bon nombre sont apocryphes) sont utilisées pour éclairer le passé des Arabes et leur avenir incertain ». Marozzi abonde : « Bien qu’il s’agisse d’un livre sur les Arabes, le héros ici est l’arabe classique “riche, beau, étrange, subtil, hypnotique, magique et terriblement difficile”, “le totem suprême de l’unité arabe” », que Mackintosh-Smith maîtrise à la perfection.

À lire aussi dans Books : Les Arabes avant les Arabes, mars 2011.

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« Votre système immunitaire n’est pas une machine de guerre. C’est une force de maintien de la paix qui, plus que tout autre chose, cherche à créer l’harmonie », écrit le journaliste Matt Richtel dans An Elegant Defense. Après avoir remporté un prix Pulitzer en 2010 pour une série d’articles sur l’inattention au volant qui démystifiait la « science de l’attention », il s’attaque à une branche très prometteuse de la recherche médicale : l’immunologie.

 

Revisitant l’histoire de la médecine et s’appuyant sur le cas de quatre patients, il montre comment la conception du système immunitaire a récemment été totalement renversée. Depuis la variolisation, une méthode d’immunisation contre le virus mortel de la variole qui a précédé la vaccination, le système immunitaire est décrit comme un ensemble de mécanismes qui défend notre corps contre des organismes extérieurs. Il a parfois besoin d’être exposé à ces assaillants à petites doses pour construire ses défenses. Mais notre capacité à résister aux maladies tient essentiellement au fait qu’il empêche le danger d’entrer. Cette métaphore guerrière n’est plus de mise. « La simple idée qu’il y ait un intérieur et un extérieur de notre corps est fausse et dangereuse », résume le critique Dan Friedman dans The Los Angeles Review of Books.

Le système immunitaire fait un travail de précision

Pour Richtel, notre organisme est « une immense fête, chaotique et exubérante peuplée de toute sorte de cellules ». Notre santé ne dépend pas seulement d’un système immunitaire bien calibré mais aussi du microbiome, l’ensemble des dizaines de milliards de bactéries qui vivent dans notre corps. Le système immunitaire n’est donc pas un douanier qui repousserait sans distinction toutes les bactéries, mais plutôt une équipe réalisant un travail de précision.

 

Mais le système immunitaire peut être dupé. Parfois une maladie s’installe et se répand en lui faisant croire qu’elle n’est pas si dangereuse, au point qu’il peut même essayer de la protéger. D’ailleurs Richtel « consacre autant de pages à décrire le rôle du système immunitaire dans la défense contre les dangers (infections, cancers) que dans l’attaque de tissus sains, comme dans les cas des allergies et des maladies auto-immunes », remarque le critique du magazine Kirkus Reviews.

 

 

À lire aussi dans Books : Le microbe, ce mal qui nous fait du bien, janvier-février 2017.

[post_title] => Le système immunitaire, les Casques bleus du corps [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => systeme-immunitaire-casques-bleus-corps [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2020-10-13 14:18:39 [post_modified_gmt] => 2020-10-13 14:18:39 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=58876 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
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À sa mort en 762, Li Bai était déjà considéré comme un grand poète de Chine. On l’appelait zhexian, « l’immortel en exil ». Depuis, il a aussi été vénéré sous le nom de shixian « le poète immortel » et de jiuxian « l’immortel du vin », référence à son goût immodéré de la boisson. Nombre de vins et de spiritueux portent d’ailleurs son nom, tout comme des hôtels, des restaurants et des usines.

Les enfants chinois apprennent ses poèmes à l’école et « il est toujours courant pour les inconditionnels de sa poésie de parcourir des centaines de kilomètres, suivant en partie ses déambulations dans une sorte de pèlerinage », écrit le romancier américain d’origine chinoise Ha Jin dans sa biographie de Li Bai, The Banished Immortal.

Poète extravagant

Il retrace les pérégrinations de ce poète vagabond qui quitta à 23 ans le pays de Shu (aujourd’hui le Sichuan) en quête d’un poste. Au cours de son errance, il écrivit des centaines de poèmes sur ses voyages, sa solitude, ses amis, la lune, et les plaisirs du vin. Ces textes devaient entre autre lui permettre de se faire une réputation auprès des autorités qu’il voulait impressionner. Mais il avait un esprit trop libre pour les postes qu’il visait. « Même les descriptions tout en retenue de Jin ne peuvent cacher la vie extravagante de Li, qui vit le poète faire des allers-retours entre les prêteurs sur gage à qui il confiait ses vêtements en échange de quoi se payer quelques verres de vin et l’Empereur qui lui servait lui-même la soupe », note le journaliste Han Zang dans The New Yorker.

Exils parallèles

Dans The Banished Immortal, Ha Jin met en regard la vie de Li et ses poèmes. Mais en écrivant sur Li Bai, lui-même « retourne à la maison » ajoute Zang, qui met en parallèle la vie du poète et celle du romancier. Ha Jin, arrivé aux États-Unis en 1985 pour faire des études, s’y est installé avec sa famille après le massacre de la place Tian’anmen, en 1989. Il écrit en anglais et a remporté en 1999 le National Book Award pour La longue attente. Li Bai, lui, sera condamné à l’exil après la chute de son dernier maître, le prince Yong. Banni loin de la capitale, il n’écrira presque plus.

 

À lire aussi dans Books : Li Bai, poète moderne, mars 2014.

[post_title] => Le poète errant [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => poete-errant [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2019-05-16 12:15:55 [post_modified_gmt] => 2019-05-16 12:15:55 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=58858 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
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Tracker, chasseur à l’odorat hyper développé, sur la d'un jeune garçon, parcourt des royaumes africains faits de jungles luxuriantes, de villes dans le ciel et de sombres forêts où chargent les esprits des éléphants. En route, il s’entoure de compagnons aussi étranges et violents que lui et rencontre, entre autres, des trolls féroces, des sirènes, des vampires, des fantômes et un démon suceur de sang uniquement composé de mouches. Pour nourrir Black Leopard, Red Wolf, l’écrivain jamaïcain Marlon James s’est plongé pendant deux ans dans la mythologie du continent africain, des contes d’Ananse à l’épopée de Soundiata.

James a reçu le prix Man Booker en 2015 pour son précédent livre, roman noir polyphonique et magistral, Brève histoire de sept meurtres. Il avait annoncé que son ouvrage suivant serait « le Trône de Fer africain ». Pour autant, tous les critiques, pour la plupart séduits par ce roman très attendu, ne se sont pas arrêtés à cette comparaison.

C’est comme « si Toni Morrison avait écrit les Métamorphoses d’Ovide : douloureux et étrange, rempli de corps passant du statut de personne à celui de viande, et en quelque sorte, toujours, magnifiquement bouleversant », assure l’auteure de science-fiction Amal El-Mohtar sur le site de la radio publique américaine NPR. Elle qualifie sa lecture d’« expérience horrible et douloureuse » qu’elle ne souhaite pas renouveler, car « à la mélancolie d’un Tolkien, à la mécanique calculatrice d’un G. R. R. Martin, James a substitué l’horreur et la tragédie ».

Une violence qui marquait déjà Brève histoire de sept meurtres, avec lequel Black Leopard a plus d’un point commun. « Le moindre survol des dialogues est suffisant pour confirmer qu’on a affaire au même Marlon James », note la critique Laura Miller dans Slate. Surtout, ajoute-t-elle, le lecteur retrouve le talent de James pour jouer avec les voix. Là où Brève histoire adoptait tour à tour le point de vue de différents personnages, Black Leopard s’en tient à celui de son héros. Mais il n’est que le premier volume d’une trilogie, et les suivants exploreront la même histoire avec d’autres voix.

 

À lire aussi dans Books : Mauvais sort, avril-juin 2018.

[post_title] => Fantasy d’Afrique [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => fantasy-dafrique [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2019-05-21 15:13:32 [post_modified_gmt] => 2019-05-21 15:13:32 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=58819 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
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    [post_content] => On connaissait Carlos Zanón comme auteur de romans noirs et comme poète. Et voilà qu’il s’essaie à présent au roman policier avec Carvalho: problemas de identidad. Il faut dire que l’occasion était trop belle : il s’est vu proposer d’écrire un nouvel épisode des aventures du célèbre détective Pepe Carvalho. Son créateur, l’écrivain barcelonais Manuel Vázquez Montalbán, est décédé il y a seize ans après l’avoir mis en scène dans une vingtaine de livres. « Bien que dans la littérature anglo-saxonne il soit courant de reprendre un personnage après la mort de son auteur, dans la littérature espagnole, il s’agit d’un phénomène rare, et Zanón, en faisant revivre le personnage, a été confronté à un défi émotionnel et professionnel », souligne le quotidien catalan El Periódico.

Un Carvalho plus sombre

Certaines choses ne changent pas chez le Carvalho de Zanón. Son domicile et son bureau sont toujours dans les mêmes deux quartiers de Barcelone, il est encore secondé par son fidèle Biscúter et il aime toujours autant se mettre aux fourneaux. Mais Zanón l’a fait plus cynique, plus désenchanté, et ses problèmes intestinaux l’empêchent de déguster les petits plats qu’il prépare. Il en vient même à se brouiller avec Biscúter, quand celui-ci lui annonce qu’il compte voter au référendum de 2017 sur l’indépendance de la Catalogne. L’intrigue, elle aussi, est plus sombre. Carvalho est confronté au meurtre d’une prostituée et au violent assassinat d’une grand-mère et de sa petite fille. Avec en toile de fond une Barcelone en pleine mutation, sous l’effet conjugué du mouvement indépendantiste et de l’afflux croissant de touristes.

Jeu métalittéraire

Alors que Montalbán écrivait les aventures de son héros à la troisième personne, Carlos Zanón a opté pour le « je ». Il met également en place un jeu métalittéraire, Carvalho discutant régulièrement avec un personnage appelé « L’Écrivain », allégorie de Montalbán. Les aficionados de Carvalho semblent ne pas avoir été déçus par ce nouveau volet des aventures de leur détective fétiche. « [Zanón] a écrit un roman ambitieux dans son style propre, un roman mélancolique et impitoyable, dans lequel sa puissance viscérale si caractéristique se nourrit de son souffle poétique, renonçant à imiter le créateur de Carvalho pour le prolonger au moyen d’une exploration de son œuvre et du paysage psychologique de la Barcelone actuelle », commente Miguel Ángel Oeste dans le magazine El Cultural.   À lire aussi dans Books : « Retiens la nuit », mars-avril 2018. [post_title] => Pepe Carvalho reprend du service [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => pepe-carvalho-reprend-service [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2019-05-16 12:30:06 [post_modified_gmt] => 2019-05-16 12:30:06 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=58758 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )