L’Angleterre frémit depuis des mois au nom de John Milton, qui naquit voici quatre cents ans, le 8 décembre 1608. Les livres se succèdent en l’honneur de l’auteur du
Paradis perdu, le plus long des poèmes de la langue anglaise, dicté par un vieillard aveugle qui avait survécu à la prison et à la menace d’être exécuté – pour avoir lui-même prôné l’exécution du roi Charles Ier.
Moins connu, son
Areopagitica est l’un des plus beaux textes jamais écrits en défense de la liberté de parole. Il s’agit en fait d’un discours « pour la liberté d’imprimer des œuvres non autorisées », prononcé devant le Parlement et publié en 1644. Il y proteste contre une décision prise l’année précédente par le même Parlement, instaurant un régime d’autorisation préalable pour la publication des livres. Quatre de ses propres essais, en faveur du divorce, avaient été censurés. Le titre du livre évoque l’Aréopage (la colline d’Arès), où siégeait la haute cour de justice d’Athènes, dont l’une des ...