Cours, saute, vote !

Aux États-Unis, le sport n’a jamais vraiment été apolitique. Tous les grands combats idéologiques ont trouvé un écho dans les stades ou sur les rings.


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Aux jeux Olympiques de Berlin, en 1936, l'athlète américain Jesse Owens remporte quatre médailles d'or. Hitler refuse de lui serrer la main. Et le président Roosevelt ne daigne même pas le féliciter.

S’il est un domaine où continue d’exister un abîme entre l’Europe et les États-Unis, c’est bien le sport. L’isolationnisme américain n’y a jamais vraiment cessé : les trois sports collectifs les plus populaires outre-Atlantique – le football américain, le basket-ball et le base-ball – sont des inventions locales et, s’ils ont pu connaître quelque succès à l’étranger, leur popularité n’y est jamais arrivée à la cheville de celle dont ils jouissent dans leur patrie d’origine. Seul le basket, notamment à partir des années 1990, est parvenu bon an mal an à s’exporter. Il le doit largement à un homme qui, plus encore qu’un joueur d’exception, fut un phénomène marketing. Quand Michael Jordan a commencé sa carrière, le basket avait mauvaise réputation et remplissait rarement les salles. Même les matchs les plus importants n’étaient pas diffusés en direct. Lorsqu’il a pris sa ­retraite, deux décennies plus tard, la ligue nationale de basket américain (NBA) était florissante comme jamais. Lui-même était un homme d’affaires prospère dont le magazine Forbes évaluait la valeur commerciale à 43,7 milliards de dollars ...
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Une histoire populaire du sport aux États-Unis de Dave Zirin, Lux Éditeur, 2017

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