Comment conserver son humanité quand le danger est partout ? En d’autres termes, comment vivre au Pakistan ? Cinquième roman de l’écrivain pakistanais anglophone Nadeem Aslam,
Le Sang et le Pardon décrit un monde « qui semble une version déformée du nôtre », selon
The New York Times. L’État de droit n’y est qu’un lointain souvenir et l’ordre social s’est détérioré : dans une ville imaginaire, « dystopie très proche de la réalité », des fanatiques religieux contrôlent les quartiers, des drones américains tuent des civils. Sur les lieux d’un attentat islamiste, Massud, architecte, est abattu par un soldat américain. Sa veuve, Nargis, harcelée, elle, par un officier de l’US Army, trouve refuge sur une île, havre précaire et miraculeux. Elle y emmène sa fille adoptive, une journaliste chrétienne et à ce titre doublement persécutée par les islamistes. Aslam valorise « l’héritage intellectuel tolérant et multiethnique » de son pays et « s’intéresse aux minorités », note le quotidien pakistanais anglophone
Dawn. Quoique d’un « romantisme enchanteur », sa fiction « reflète ...